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Semences La créativité booste le marché

Le secteur des semences bénéficie d'une belle dynamique. Les marchés sont porteurs certes, mais les entreprises font aussi preuve d'initiatives ou d'innovations qui renforcent l'attrait pour des semences de qualité.

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Les ventes de semences en France, au cours du dernier exercice ont battu un nouveau record à 1,7 Md€. Et la campagne 2012-2013 s'annonce aussi sous de bons auspices. A quelques exceptions près, ce vent favorable profite à pratiquement tous les secteurs. « Un des éléments clés qui explique ce dynamisme de la filière semences, c'est le nombre et la diversité des entreprises qui la composent, remarque Daniel Segonds, président du Gnis, le Groupement national interprofessionnel des semences. Contrairement à bien d'autres secteurs, notre activité est encore peu concentrée, et la diversité des entreprises est source d'initiatives et de créativité. » « La France comptait par exemple en 2011, soixante-douze entreprises de sélection, contre soixante-dix-neuf, dix ans plus tôt, précise Philippe Silhol, chef du service économie et statistiques au Gnis qui réalise tous les cinq ans une enquête sur les acteurs du secteur semences. Des entreprises se sont regroupées ou ont été rachetées, mais dans des proportions qui restent très modestes. Le nombre d'établissements producteurs de semences a aussi peu évolué, puisque nous en avons répertorié 246 l'an dernier, soit seulement sept de moins qu'en 2000. La distribution avec ses entreprises et ses points de vente, grande distribution comprise, s'est également peu concentrée. Seul le nombre d'agriculteurs multiplicateurs recule de façon significative. Ils ne sont plus que 17 000 aujourd'hui, contre 25 000 en 2000. Mais cette érosion suit ni plus ni moins la diminution du nombre d'agriculteurs tous secteurs confondus. »

« Le secteur des semences a la particularité de disposer d'un grand nombre d'ETI, les entreprises de taille intermédiaire, de type familial ou coopératif, dont le gouvernement vante les mérites depuis quelques mois, souligne Daniel Segonds. Ce sont ces ETI qui font la force de l'économie allemande et qui manquent tant à la France. Elles ont l'avantage d'être plus solides que les PME, sans les travers des grands groupes. » Selon le classement de l'Insee, les ETI sont les entreprises qui comptent entre 250 et 5 000 salariés et dont le chiffre d'affaires n'excède pas 1,5 Md€, ou celles avec moins de 250 salariés mais un chiffre d'affaires supérieur à 50 M€. La France n'en compte que 4 500.

Les semenciers ont aussi regroupé depuis quatre ans, leurs associations dans l'Union française des semenciers, ce qui leur a permis de mieux structurer leurs actions et de mener de front tous les dossiers qui les préoccupent, d'où une plus grande efficacité. « A noter, ajoute le président du Gnis, que le chiffre des ventes de semences en France, est désormais du même ordre de grandeur que celui des produits phytosanitaires. A une époque encore très voisine, il était nettement inférieur. Cela signifie que la chaîne des valeurs est en train de se déplacer. » Si dans l'ensemble, le secteur est plutôt porteur, il faut reconnaître que des marchés sont plus compliqués à aborder que d'autres. Ceux des céréales à paille, des protéagineux ou des fourragères par exemple. Certaines initiatives permettent pourtant aux entreprises qui les mettent en oeuvre, de mieux tirer leur épingle du jeu. C'est le cas de Vivescia, premier producteur de semences certifiées de céréales en France (ci-contre). Mais c'est aussi le cas d'autres entreprises qui ont lancé des innovations qui apportent vraiment un plus, des démarches nouvelles pour traquer les coûts, des services complètement inédits, sur les marchés matures (p. 26-27 ) ou encore qui explorent de nouveaux marchés (p. 28-29).

DOSSIER RÉALISÉ PAR BLANDINE CAILLIEZ

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